Temmos, les hôtels verts qui prennent de la hauteur

On croyait l’hôtellerie de montagne en difficulté, pénalisée par son caractère saisonnier. Le groupe Algonquin démontre qu’il est aujourd’hui possible de créer un nouveau produit haut de gamme, dégageant une bonne rentabilité grâce à des prix modulables, et à condition d’être situé dans des stations de très haute montagne.
Temmos, anagramme de Sommet, est la marque de la société luxembourgeoise Hotello, créée en 2005 et détenue à 39 % par Algonquin et à 61 % par un groupe d’investisseurs. Son histoire débute à Chamonix en 2006, avec le rachat de deux hôtels, le Morgane, un 4 étoiles de 56 chambres, et Les Aiglons, un 3 étoiles de 107 chambres. Puis, en 2009, le groupe rachète successivement trois établissements Latitudes : l’hôtel du Golf aux Arcs 1 800, Les Bruyères aux Ménuires et l’Aigle des Neiges à Val-d’Isère. L’objectif est d’acquérir des hôtels de haute montagne, de grande capacité et de catégorie 3 ou 4 étoiles, et de les rendre adaptables à une clientèle de séminaires ou de loisirs.

Tous les hôtels (soit 613 chambres aujourd’hui) sont gérés en direct pour Algonquin. “Nous sommes persuadés qu’il existe un créneau, entre l’hôtellerie 5 étoiles type boutique hôtel et la petite hôtellerie de montagne, qui souffre d’un manque de distribution. Nous croyons en revanche à une hôtellerie haut de gamme sans être luxueuse, moderne, design et surtout située en haute altitude afin de bénéficier d’un enneigement maximum”, explique Jean-Philippe Chomette, administrateur délégué d’Algonquin et président de Temmos.

22 000 € d’énergies renouvelables

Le groupe a décidé de jouer la carte verte pour ses hôtels. Dans un premier temps, d’importants investissements sont réalisés : 2,5 M€ à Val-d’Isère, 1,5 M€ pour l’hôtel du Golf aux Arcs, par exemple pour l’aménagement d’un spa ou d’une piscine. Tous ces travaux sont réalisés par un seul architecte, Gilles Leborgne, qui a pour consigne de créer une cohérence tout en conservant la personnalité de chaque hôtel, le tout dans une démarche respectueuse de l’environnement.

En effet, sensibilisés par les élus locaux à la problématique du réchauffement climatique, c’est devenu une obsession pour le groupe : “Nous avons d’abord fait faire un bilan carbone à tous nos hôtels par le cabinet CSD Azur. Nous n’avons pris en compte que le périmètre des hôtels : exploitation, rénovation, énergie du bâtiment, restaurants, spas, ainsi que le transport des employés, saisonniers compris, mais pas le transport des clients. Nous avons donc appris que nous produisions 1 100 tonnes de CO2, poursuit le président de la mini-chaîne. Nous avons donc décidé de les compenser, avec l’aide du cabinet Ethicity, en rachetant de l’énergie à la centrale hydroélectrique de Malana construite dans l’Himalaya.” Chaque année, le groupe rachète 22 000 € d’énergie renouvelable émise dans un pays émergent. Dans le cadre de cette démarche, le Morgane a été certifié en 2010. L’hôtel Les Aiglons devrait l’être prochainement.

Source : www.lhotellerie-restauration.fr

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